Le 18 mai 2017
Nous nous levons tôt pour pouvoir grimper sur le volcan Tunupa. Nous assistons au lever du soleil au milieu du Salar d’Uyuni. Nous sommes seuls, les couleurs sont magnifiques, une fine pellicule d’eau recouvre le sel par endroits offrant des reflets exceptionnels. Comme des fourmis on a la sensation d’être minuscule au milieu de cet univers blanc.
Nous arrivons au point de départ de notre randonnée, sur la place du petit village de Coqueza, notre guide nous attends, nous enfilons toutes nos affaires chaudes et nous voilà partis pour 1200 mètres de dénivelé, pour atteindre le sommet du volcan à 5300 mètres.
L’ascension du volcan se fait à partir du versant sud, les pentes abritent une grotte dans laquelle sont conservées plusieurs momies Inca. Nous prenons le temps d’aller les saluer avant de poursuivre la montée. Dans la mythologie Aymara, ce volcan est représenté comme une divinité, il est présent dans de nombreuses légendes sur les origines du salar.
Le guide nous donne le rythme, nous avançons doucement, nous cheminons au milieu d’une végétation rase, composée de petits arbustes qui disparaissent peu à peu pour laisser la place à des lichens et à une mousse au vert étincelant. Les couleurs changent au fur et à mesure, nous quittons un petit sentier de pierre pour marcher dans des éboulis de pierres jaunes, ocres et blanches. Nous glissons dans ces pierres et le vent est très fort, il faut rester concentré pour choisir ses pas et ne pas perdre trop d’énergie.
Nous arrivons à une sorte de belvédère, de là, la vue sur les flancs du Tunupa est déjà magnifique. Nous poursuivons la montée dans une sorte de sable, la progression est lente et l’une des jeunes filles qui nous accompagne commence à être en difficulté, nous tentons de la soutenir à tour de rôle, pour qu’elle parvienne au cratère.
Après quelques pauses, nous arrivons au cratère. La vue est à couper le souffle, le petit village à nos pieds et le Salar étincelant à perte de vue. On croirait voir la mer. Le cratère est lui aussi très original, un dégradé de rouge, ocre, orange, jaune, gris et blanc, ce mélange de couleur presque surréaliste est un régal pour les yeux. Il nous reste un peu plus de 200 mètres pour atteindre le sommet. La jeune fille qui était déjà pas très en forme avant d’arriver là commence à nous inquiéter, elle passe des rires aux pleurs sans s’en rendre compte. Le guide n’étant pas très sûr de lui, nous mettons un certain temps avant de les convaincre, elle et son amie, de nous attendre à l’abri avant de redescendre.
La pente s’élève franchement et le terrain devient difficile, les derniers mètres sont très abruptes et le vent continue à nous déséquilibrer, nous n’hésitons pas à utiliser nos mains pour nous sécuriser.
Quand nous arrivons en haut, notre guide pas très loquace jusque là, nous saute dessus avec un énorme sourire pour nous féliciter. Nous sommes très heureux et la vue à 360° est bien sûr encore plus belle, d’un côté le Salar et de l’autre une étendue désertique et partout autour de nous ces roches aux couleurs chaudes.
La descente n’est pas évidente et bien plus vertigineuse, le guide court devant nous, il fait ça une fois par semaine mais de mon côté je ne suis pas très rassurée, je m’accroupis et prends mon temps pour ne pas rejoindre le fond du cratère. Nous retrouvons les filles qui semblent avoir repris des forces et nous entamons la descente. Nous nous laissons par moment glisser dans les cailloux, c’est une vraie partie de plaisir !
Nous arrivons affamés au gîte, après un gros repas, nous savourons une bonne douche avant d’aller nous reposer un peu, le soir nous profitons de l’ambiance paisible du petit village, nous allons admirer encore et encore le Salar.
Le 19 mai 2017
Je mets mon réveil tôt pour admirer une deuxième et dernière fois le lever du soleil sur cet endroit incroyable, une des jeunes filles m’accompagne, le village est silencieux, l’air est très frais, seuls les lamas commencent à chahuter doucement dans leurs enclos de pierres. Nous parlons peu, le lever du soleil est magique.
Un peu plus tard dans la matinée nous partons voir l’île d’Incahuasi et ses centaines ou plutôt milliers de cactus. Cette colline est une curiosité de la nature, isolée dans ce désert blanc et recouverte de cactus dont certains mesurent plusieurs mètres, elle offre un point de vue sur cette curieuse étendue.
Après la belle journée de marche de la veille il est difficile de se rasseoir dans le 4*4, heureusement il ne nous reste pas trop de route pour rejoindre Uyuni et puis un peu plus tard la Paz avec un bus de nuit.