Le 19 mars 2017
C’est le jour de la mer: « dia de la mar ». Il s’agit d’une grande commémoration nationale de la guerre du Pacifique, guerre avec le Chili durant laquelle la Bolivie perd son accès à l’océan.
Les écoliers en uniforme défilent en chantant l’hymne national, tout le village est de sortie avec des habits traditionnels. L’ambiance est étrange, à la fois grave et festive, des petits troquets s’improvisent un peu partout pour proposer à manger et à boire. Nous admirons le défilé depuis une petite gargote de plage où nous dégustons à nouveau une truite du lac.
L’après midi, nous quittons la foule pour monter sur une petite colline qui domine la baie, la vue est encore une fois superbe. De nombreux cierges sont allumés, les boliviens sont très croyants, la basilique de la ville est un lieu de culte à la vierge noire. Cette icône est l’un des emblèmes du métissage religieux entre le christianisme et les croyances des Andes.
En fin d’après midi, l’alcool aidant, certains dansent dans la rue en ronde en chantant, d’autres sont assoupis sur la plage. Nous, nous éloignons un peu de la ville pour profiter du calme de la plage mais la quiétude de ce moment est vite troublée par une meute de chiens que l’on entend aboyer de plus en plus et qui arrive vers nous. Au début nous rions, cela nous fait drôle de voir un groupe de chiens tous très différents les uns des autres déambuler ensemble mais rapidement ils s’approchent et nous voilà moins rassurés. Les boliviens et les péruviens aiment beaucoup les chiens mais souvent, même quand le chien appartient à quelqu’un il dort dans la rue, de ce fait il y a un très grand nombre de chiens errants.
Pour notre dernière soirée nous rencontrons par hasard évidemment, Fana et Bindert, installés sur une terrasse ensoleillée Fana nous interpelle. Nous décidons de nous retrouver une heure après pour passer la soirée ensemble. Nous dînons dans un petit restaurant où la nourriture n’est pas terrible mais l’ambiance sympathique. En sortant du restaurant nous retombons sur la meute de chien en pleine ville, certains tentent de les séparer en leur lançant de l’eau, des cailloux, nous comprenons que c’est une pauvre femelle en chaleur qui provoque l’attroupement et les bagarres…
Nous allons boire une bière au bord du lac quand tout à coup l’orage du soir éclate. Par chance nous sommes logés dans le même hôtel nous finissons donc la soirée sur la terrasse du toit de l’hôtel. Bindert insiste pour aller chercher une bouteille de vin péruvien achetée quelques jours auparavant, le vin est terrible mais cela nous empêche pas de passer un très bon moment à discuter en admirant la foudre qui s’abat sur cet immense lac.
Le 20 mars 2017
Nous prenons le petit déjeuner ensemble, les hollandais partent visiter une île sur le lac, nous avions prévu de partir randonner mais j’ai certainement pris un coup de froid la nuit dernière et mon dos est complètement bloqué, nous profitons donc de la journée pour nous reposer et visiter un peu plus la ville et notamment d’aller assister aux baptêmes de voitures.
Oui c’est assez étrange mais tous les jours ou presque le prêtre bénit des voitures, bus, et autres engins motorisés devant la basilique de la petite ville. Les propriétaires décorent leur voiture avec des bouquets de fleurs magnifiques, des rubans, des pétales, ils ouvrent le capot et attendent leur tour. Le prête arrose ensuite d’eau bénite la voiture et les membres de la famille. Le conducteur arrose à son tour sa voiture avec une bouteille d’alcool et ensuite on fait péter des pétards et on prends des photos. Nous avons assisté à plusieurs baptêmes, voitures, vans, minibus, il faut bien avouer que c’est assez surréaliste comme cérémonie…
Le 21 mars 2017
Mon dos est à peu près d’aplomb, il pleut légèrement mais nous décidons de partir quand même faire une petite randonnée sur les bords du lac, nous marchons deux bonnes heures avant de prendre un peu de hauteur. Nous traversons des petits hameaux reculés, les habitants ont parfois une vache, deux moutons un petit bout de terrain. Les jardins sont très fleuris, certains vendent leurs fleurs à Copacabana pour le baptême des voitures.
Notre randonnée se poursuit et nous atteignons un point de vue. La côte qui est bien découpée à cet endroit-là donne du caractère au paysage, le lac est si grand que l’on a parfois l’impression d’être au bord de la mer. Nous plantons la tente non loin d’une crête où l’on croit être seuls au monde à 4200 mètres d’altitude mais quand on regarde de plus près on aperçoit des bergers partout qui font paître leurs petits troupeaux sur les terrasses qui surplombent le lac. Contrairement à nous, eux nous observent depuis notre arrivée
La vue sur le lac est superbe, la lumière du soir adoucit l’atmosphère.
Le 22 mars
Il pleut à verse, on se questionne longuement avant de se décider à reprendre la route quand même. Et finalement la pluie se calme assez vite, le chemin nous amène sur l’autre versant de la colline et on domine à présent l’autre rive du lac. Nous avançons vers un adorable petit village avec des maisons en pierre, ça sent bon l’eucalyptus. Quelques kilomètres plus loin nous traversons un autre petit hameau tout fleurie puis nous arrivons à un croisement.
Un vieux monsieur est assis sur le bord de la route, le visage ridé, un chapeau en cuir sur la tête, il mâche de la coca. Je lui demande si un minibus va passer pour Copacabana, il répond à moitié sans me regarder, nous n’insistons pas, nous décidons de nous asseoir à ses côtés. Il fait un soleil de plomb. Peu à peu des gens accourent de tous côtés, on a l’impression qu’ils apparaissent, sortis de nulle part… Nous comprenons que nous sommes au bon endroit, quand le bus arrive, il faut se battre pour rentrer mais finalement en se serrant un peu tout le monde trouve un bout de siege, nos sacs sont accrochés sur le toit.
L’après midi nous rentrons à l’hôtel cela nous permet de laver quelques affaires et de faire sécher notre tente. Nous préparons notre départ pour Cuzco le lendemain.