Le 13 mars 2017
Nous partons de bon matin pour la gare avec trois sympathiques retraités français que nous avons rencontré chez Rodolfo. Le bus ne paye pas de mine et nous sommes les seuls touristes. Nous quittons Arequipa avec difficulté, il y a beaucoup de circulation, nous nous arrêtons pour faire le plein puis pour faire une pause mécanique qui semble prendre plus de temps que prévue. Nous commençons à grimper, nous devons passer un col à 5000 mètres. La montée est longue, nous roulons tout doucement, le conducteur laisse le capot ouvert pour la montée, ça ajoute un peu de suspens à l’aventure. Un poster avec un portrait de Jésus est accroché à l’avant du bus, une porte vitrée sépare le chauffeur ainsi que sa femme et sa fille, des voyageurs. La petite fille s’amuse à faire des grimaces derrière la vitre, elle finit par s’endormir sur un coussin derrière son père. Avant d’arriver au col, la femme du conducteur vient nous demander nos billets et ferme toutes les fenêtres, nous entrons dans une zone brumeuse, nous apercevons nos premiers lamas. Les paysages deviennent de plus en plus sauvages, nous traversons de grands plateaux. Nous faisons une petite pause à Chivay, la dernière petite ville avant notre destination. A la sortie du bus, ça tangue un peu, le premier passage en haute altitude se fait sentir. Avant de repartir, nous prenons de nouveaux passagers, des femmes habillées avec des tenues traditionnelles s’installent. Elles sont magnifiques, un chapeau clair avec des motifs colorés, de longues nattes noires, une veste assortie au chapeau et une jupe souvent bleue et blanche.
A la sortie du bus, nous saluons nos compagnons de route, un petit monsieur très brun et au visage marqué nous interpelle. Il veut d’abord nous proposer d’aller dans son hôtel puis il comprend que nous sommes les volontaires pour ce même hôtel et se présente, il s’appelle Nestor. Nous le suivons donc avec enthousiasme. Après nous avoir souhaité la bienvenue, nous entrons dans l’hôtel et empruntons un petit escalier en colimaçon légèrement décrépi, arrivée à l’étage on se croirait dans un hôtel désaffecté, il y a des trous dans les murs, le sol est instable. Il nous montre alors notre chambre, le lit semble fait mais la chambre est sale, il y a du salpêtre sur les murs et le sol n’a pas été frotté depuis quelques temps… La salle de bain juste à côté est dans un état indescriptible. Je ne me sens plus du tout à l’aise et me demande bien à quoi va ressembler ce volontariat. Rémi garde le sourire et commence à parler travaux avec Nestor qui parait malgré tout assez sympathique.
Nous rencontrons les volontaires actuels, ils nous expliquent que le travail est facile. Il faut accueillir les clients et faire le service du bar et du restaurant, il y en a assez peu à cette période, les journées sont donc calme voire très calme. On leur demande où est la gérante, la personne avec laquelle nous avons échangé de nombreuses fois le mois précédent et qui nous avait bien dit « hasta mañana ! » la veille. Avec un peu de gêne ils nous expliquent qu’ils sont seuls, les patrons ne sont jamais là et ils doivent donc tenir la boutique à deux avec Nestor et le cuisinier. Après un petit état des lieux, nous partons faire un tour, je ne me sens pas respectée et n’arrive pas à me projeter dans ce lieu pour donner un coup de main. Après une petite discussion nous décidons donc de renoncer au volontariat. Nous partons dans un autre hôtel pour dormir, nous retrouvons nos amis francais qui nous invitent à leur table. Le fait de partager notre mésaventure est bien sympathique, et un petit malbec du Chili nous réchauffe le cœur. Nous décidons de rebondir tout de suite, nous partirons randonner dès le lendemain dans le canyon.