Le 11 mai 2017
Le réveil est difficile ce matin à la Paz. Nous devons libérer notre chambre et notre bus pour le sud n’est qu’à 19h. La journée nous paraît longue avec nos gros sacs à dos en ville et nos états un peu nauséeux.
Malgré ça le voyage de nuit se passe au mieux, nous sommes fatigués et nous dormons bien.
Le 12 mai 2017
Nous arrivons à Tupiza vers 8h, nous n’avons pas le temps d’arriver à l’hôtel pas cher que j’avais repéré sur internet qu’un jeune nous rattrape pour nous proposer une chambre. On arrive là dans un hôtel familial, tenu par des baratineurs plutôt sympathiques. Nous déjeunons au marché, moi un plat de riz, je suis encore un peu patraque et Rémi du pollo picante (poulet) qui ne pique pas. Nous faisons une petite sieste avant de partir balader dans le village. Nous faisons le tour des agences pour trouver le tour en 4*4 qui nous convient le mieux.
Le soir nous dînons dans une pizzeria où nous retrouvons le couple de Hauts Savoyards que nous avions croisé au parc du Sajama, nous sommes contents de partager l’apéritif et de nous raconter nos dernières aventures.
Le 13 mai 2017
Nous partons après un petit buñuelo partagé avec les autochtones vers le canyon de l’Inca et la Porte du Diable. Deux curiosités naturelles à voir à proximité du village. Nous croisons Jean Baptiste et Hélène un couple de trentenaires avec qui nous sympathisons tout de suite. Ils doivent faire le tour en 4*4 lundi et nous essayons de les convaincre de faire l’ascension d’un volcan avec nous comme ça nous pourrions partager la voiture. Tous les deux craignent d’être gênés par l’altitude et préfère faire le tour classique.
Le soir nous apprenons grâce à la messagerie WhatsApp que nos amis hollandais sont dans la même ville que nous ! Encore une fois, nous sommes coordonnés ! Nous décidons donc de dîner ensemble, ils sont accompagnés de deux françaises Chloé et Justine. L’agence de voyage nous avait parlé de deux françaises qui étaient intéressées par une ascension également, c’est donc avec elles nous allons partir lundi.
Le 14 mai 2017
C’est dimanche ! Il fait beau et plutôt chaud, après encore un sympathique petit déjeuner au marché, nous réglons les derniers détails avec l’agence avant le départ demain. L’ambiance est paisible dans le village, on se croirait un peu au Far West mais sans les brigands.
Le 15 mai 2017
Le matin le réveil sonne tôt je vais prendre une dernière douche chaude avant d’embarquer en 4*4. On retrouve Jean Baptiste et Hélène devant l’agence, nous partons à deux voitures avec Victor et Orlando, nos chauffeurs et Georgia la cuisinière du groupe. Nous sommes enthousiastes et la première heure dans la voiture passe bien vite, les alentours de Tupiza sont magnifiques, des roches ocres et des cactus de toutes sortes composent le décor. On se croirait toujours en plein western. Nous nous arrêtons pour petit déjeuner au milieu de nulle part et faisons connaissance avec le groupe, nous sommes 9 français. Nous sommes en compagnie de deux jeunes filles tout juste sorties de Sciences Po Grenoble, nous formons donc une voiture de grenoblois et dans la seconde jeep Jean Baptiste et Hélène, un couple composé d’un Breton et d’une Normande, incroyable mais vrai ! Puis une maman et ses deux grandes filles de nos âges. Le courant passe tout de suite et nous rigolons des petits détails de la vie ici. La journée est longue, nous roulons une douzaine d’heures, notre conducteur est très prudent et nous sommes en moyenne à 40 km/h sur la piste. Nous faisons un arrêt dans un endroit magnifique. D’immenses constructions rocheuses s’élèvent sur une grande étendue et rendent le paysage extraordinaire.
Nous passons la soirée dans un petit refuge glacial. Nous sommes tous un peu dans les choux car nous sommes au dessus de 4500 mètres. Nous rions beaucoup en attendant le repas, nous rêvons de tartiflette et autres spécialités de chez nous. Jean Baptiste et Rémi font un beau duo de blagueurs.
Le 16 mai 2017
Nous partons tôt, le soleil n’est pas encore levé. Nous nous arrêtons tout d’abord observer un grand troupeau de lamas dans un enclos de pierre, c’est ainsi que les paysans les protègent des pumas.
Un peu plus tard nous faisons un arrêt au bord d’un petit lac, les couleurs sont belles à la lueur du soleil levant. Nous avançons de lagunes en lagunes, l’une est turquoise, l’autre bleu foncé ou encore rosée. Les montagnes et volcans alentours sont eux aussi très contrastés: jaune, ocre, gris noir… Les paysages sont surprenants par leur beauté et leur singularité, il n’y a quasiment pas de présence humaine ici, hormis quelques hameaux et villages abandonnés. En revanche certains animaux ont réussi à dompter ces terres extrêmes. Nous rencontrons en chemin de nombreuses vigognes. A l’œil on imagine volontiers la douceur de leur pelage, avec leur cous élancés elles sont toutes très élégantes. Il y a bien sur de grands troupeaux de lamas et quelques autruches des Andes qui courent dans les plaines arides.
Le soir nous dînons dans un refuge plus bas il fait donc moins froid, nous avons droit à un plat très diététique, saucisse œuf et frites mais la bouteille de rouge est offerte alors nous ne pouvons rien dire. Elle n’est vraiment pas terrible mais nous nous en contentons bien.
Le 17 mai 2017
Nous reprenons la route et cette fois le chauffeur nous laisse du temps lors des arrêts pour marcher à différents endroits, dans des roches aux formes impressionnantes, puis à proximité de geysers. La journée est calme jusqu’à ce que Victor le conducteur de l’autre jeep décide de tester un nouveau chemin dans la rivière, le 4*4 s’embourbe et nous voilà bloqués pendant deux bonnes heures. Les chauffeurs s’affairent dans la rivière glacée pour dégager le véhicule…
Un peu plus tard, nous déjeunons dans une sorte de refuge pour nous protéger du froid et du vent. Un Puma empaillé et quelques décorations de Noël accrochées au mur et nous voilà dans une drôle d’ambiance au milieu de nulle part. Nous repartons ensuite jusqu’à un village fantôme, la voie ferrée passe au milieu du village, la plupart des maisons sont en ruines, le vent souffle fort et fait voler le sable qui fouette tout ce qui passe sur son chemin. Ça sent la poussière partout mais les gens semblent habitués, nous sommes les seuls à tousser.
Le soir nous arrivons pour le coucher du soleil au Salar d’Uyuni, depuis un moment déjà on apercevait à l’horizon une grande étendue blanche, et là elle est sous nos pieds. On a pas besoin d’avancer beaucoup pour se rendre compte que c’est immense. Plus de 10 000 km² de sel, on se sent si petit, et surtout cette immensité n’offre aucun point de repère. Notre chauffeur, lui, semble savoir où il va. Nous descendons de la voiture, le pas un peu hésitant comme si nous nous apprêtions à marcher sur la lune. Rapidement, les derniers rayons de soleil balayent le sel et le vent glacial nous empêchent de nous tenir droit.
Nous dormons dans un hôtel de sel.