Le 23 mars 2017
Comme d’habitude le bus ne fait pas rêver au premier abord mais il est confortable. Nous reprenons la route vers la frontière, l’attente est longue car nous devons passer la frontière à pied et montrer nos papiers individuellement, le soleil est chaud, nous nous entassons dans les coins d’ombre, c’est l’occasion de discuter avec d’autres voyageurs de nos aventures passées et à venir.
Nous reprenons la route jusqu’à Puno puis vers Cuzco. Les paysages sont magnifiques, nous passons des cols et des vallées sauvages avant d’arriver dans la vallée sacrée.
Nous décidons de profiter quelques jours de la ville de Cuzco qui nous plaît bien. Nous sommes hébergés à l’auberge San Cristobal, sommaire mais agréable. Ici les chambres sont disposées autour d’un charmant petit patio, pendant la journée nous apercevons parfois des petits colibris qui viennent rendre visite aux jolis pots fleuris. Tout en haut une petite terrasse permet de prendre le petit déjeuner ou l’apéritif avec une vue imprenable sur le centre ville. Il faut dire que pour arriver ici il faut grimper quelques marches…
Nous prenons le temps de nous perdre dans la ville pour découvrir les quartiers moins touristiques. C’est une belle ville, dans laquelle les constructions incas se mêlent naturellement à une architecture plus récente, c’est un vrai plaisir de s’y promener. Nous dégustons les spécialités locales et notamment la papa rellena et las anticuchos, c’est une nourriture que l’on trouve essentiellement dans la rue mais qui est délicieuse et surtout très conviviale à déguster car on discute avec la personne qui prépare et avec les autres passants gourmands. La papa rellena est une sorte de beignet de pomme de terre farcie à la viande ou aux petits légumes, c’est simple mais très parfumé. Les anticuchos sont des petites brochettes de viande cuite à la braise.
Comme d’habitude nous allons voir le marché. Ici il s’agit du marché San Pedro, il est superbe et très bien achalandé, il devient évidemment notre cantine.
Nous partons pour la journée visiter les Salineras de Maras. Après s’être fait déposer par un minibus au bord de la route nous rejoignons le chemin qui mène aux bassins salants. Par chance nous y arrivons une grosse heure avant les cars de touristes, nous sommes donc seuls avec les exploitants, c’est un grand privilège pour découvrir ce lieu magnifique. Au cœur de la vallée de Maras coule un petit ruisseau chargé en chlorure de sodium, il est exploité depuis la période pré-inca mais a été organisé en terrasse bien plus tard par les espagnols, il est aujourd’hui exploité par une coopérative. C’est un paysage incroyable..
Nous partons aussi en balade à proximité de Cuzco pour découvrir un peu la campagne environnante. Après quelques recherches pour trouver le lieu de départ du minibus correspondant à notre destination, nous embarquons avec notre GPS, restant attentifs au moment où il va falloir que nous crions « BAJA » pour signaler au chauffeur que nous voulons descendre. Ici les arrêts ne sont pas souvent matérialisés et c’est au passager de signaler au conducteur quand il veut descendre, ce qui s’avère assez périlleux pour nous qui ne connaissons jamais la route ou l’endroit exact de nos départ en balade…
Pour cette fois, nous arrivons à peu près là où nous espérions et nous voilà partis sur une piste en quête d’un joli petit lac en hauteur. Nous traversons un hameau composé de quelques petites fermes et maisonnettes en terre. De jolis peintures sensibilisent les autochtones à la rareté de l’eau. Nous commençons à grimper par une piste en lacets puis le dénivelé se durcit et j’ai beaucoup de difficulté à reprendre mon souffle, j’avais déjà éprouvé quelques difficultés autour du lac Titicaca avec mon gros sac à dos, l’acclimatation est donc lente. En marchant tout doucement nous parvenons tranquillement au point de vue espéré, comme à chaque fois la récompense est là et l’effort déjà bien loin dans notre esprit.
Nous partons vers notre lieu de volontariat, nous grimpons dans un petit “collectivos”, c’est le nom des minibus. Ceux que l’on trouve à tous les coins de rue ici. C’est pratique, car ils sont fréquents et nous emmènent presque partout comme on a pu le voir lors de nos précédentes excursions!
Nous apercevons une très belle maison de la route, je crois reconnaître la maison coloniale vue sur la photo de présentation du volontariat. Nous nous avançons prudemment car comme nous l’avons remarqué auparavant au Pérou les chiens sont rois, certains disent qu’il y en a plus que des péruviens, et en effet cinq chiens aboient et s’avancent vers nous en montrant les dents. Rémi, qui a déjà failli se faire mordre 2 ou 3 fois depuis que nous sommes là, est aux anges… Heureusement la famille sort vite pour nous accueillir chaleureusement.
La maison est très jolie elle date de 1650, c’est une maison en terre comme on en trouve beaucoup ici. Elle est recouverte de peinture blanche et décorée avec de nombreux objets anciens. On comprend pourquoi les Cusquenos (habitants de Cuzco) sont nombreux à venir se marier ici.
La famille qui nous accueille est composé des parents et de deux grands enfants d’une trentaine d’année qui travaillent ici pour restaurer leur maison de famille et y accueillir des événements. Tous les matins nous prenons le petit déjeuner en famille à 7h30, le premier matin nous avons eu droit à la soupe traditionnelle: lait et avoine, Rémi qui n’a pas l’habitude de déjeuner copieusement a été servi… Disons poliment que ça tient un petit peu au corps. Les autres matins nous faisons des repas complets avec des œufs, des saucisses, du pain, de la salade et toujours des fruits. Le père de famille nous presse des fruits frais, on s’y habitue vite. Nous travaillons ensuite de 8h à 13h, nous construisons un petit chemin dans le jardin. Il faut donc débroussailler et aller chercher des cailloux quelques centaines de mètres plus haut. Chaque effort, chaque brouette de cailloux demande un petit peu d’endurance avec l’altitude. La semaine passe vite malheureusement toutes les après midi sont pluvieuses, nous écourtons un peu notre séjour pour profiter des alentours.
De retour à Cuzco nous décidons d’aller voir le fameux Machu Picchu. Depuis que nous sommes ici les trois quarts des péruviens que nous croisons nous questionnent sur la fameuse visite… Après avoir vu de loin les tarifs pratiqués par les agences, nous nous décidons à prendre la route alternative et à nous rendre au Machu Picchu à moindre coût.