Nous n’avions pas très bien anticipé notre arrivée tardive à Arequipa. Je n’avais malheureusement pas eu de réponse de l’hôtel que j’avais contacté, nous devons donc improviser. Un grand nombre de taxi est garé devant la gare, et nous sommes assaillis par les conducteurs. Un conducteur d’un certain âge nous propose de nous emmener dans un hôtel qu’il connaît, nous grimpons dans sa voiture.
L’hôtel n’est pas très entretenu mais il est presque complet, nous arrivons dans une chambre qui ne fait pas vraiment rêver, heureusement nous sommes équipés, et une fois dans nos duvets tout va bien. Nous faisons une petite nuit jusqu’à ce qu’à 6h30 la gérante hurle « Desayuno ! Désayuno » dans l’escalier.
Le 11 mars 2017
Nous quittons rapidement les lieux en quête de l’hôtel que nous avions repéré sur le guide du Routard. Rodolfo, le patron de l’hôtel, nous accueille dans un patio adorable et nous propose de poser nos sacs le temps de nous montrer notre chambre.
Nous allons visiter le centre, le contraste par rapport à ce que nous avons vu jusque-là est flagrant, tout est très propre, l’ensemble est tout blanc, on appelle d’ailleurs Arequipa « la ville blanche ». Les bâtiments du centre ville sont essentiellement construit avec un matériau volcanique, le sillar. Cette ville est la deuxième ville du Pérou et pourtant, on se sent si éloigné de l’ambiance de la grande Lima…
Perchée à 2300 mètres la ville est dominée par trois gros volcans, on peut apercevoir facilement le fameux Misti qui culmine à 5800 mètres. On distingue très bien son cratère enneigé, parfois fumant, ce qui laisse planer une légère inquiétude. Sur la place d’Armes l’ambiance est toutefois détendue. Les enfants courent après les pigeons, les marchands ambulants vendent des glaces et autres gourmandises et de nombreux rabatteurs tentent de nous appâter avec leurs menus touristiques, proposant du cochon d’inde (cuy) à toutes les sauces. Pas du tout appâtés, nous filons visiter le marché et déguster un délicieux jus de fruits mangue, papaye avant d’aller visiter le couvent Santa Catalina.
Le couvent de Santa Catalina est une véritable ville dans la ville, nous déambulons dans les nombreuses ruelles, petits jardins et cloîtres. Le tout forme un ensemble très harmonieux. C’est un véritable festival de couleurs plus vives les unes que les autres, certaines ruelles sont entièrement ocres, d’autres bleues ou encore jaunes. C’est très fleuri et arboré, des pots de géranium sont accrochés le long des allées, de jolies jarres et fontaines sont disposées et rendent l’endroit vraiment magnifique. Construit par les dominicains au 16eme siècle, il a accueilli plus de 400 religieuses et abrite aujourd’hui encore une petite communauté de carmélites. Nous visitons de nombreuses cellules ainsi que les cuisines et lavoirs et malgré la beauté du lieu, la vie de ces dames ne nous fait pas rêver.
Le soir nous dînons dans petit snack très typique notre premier « quarto de pollo » (quart de poulet). Une fois attablés après une longue discussion avec le patron à base de « ocho, octovo de pollo » et « quarto de pollo» je prends le temps d’observer la salle, plus je détaille le lieu, plus j’ai envie de prendre mes jambes à mon cou, mais l’ambiance est là. Une série à l’eau de rose à fond sur la télé suspendue, quelques familles mais aussi des personnes seules, tous semblent fatigués par leur journée et mangent sans vraiment discuter, ça sent le gras et la frite. Les gens semblent habitués à dîner dans ce type de gargotes certains se font servir sans même parler avec le patron.
Étrangement après ça je suis victime d’une belle tourista.
Après une journée de repos forcé, nous partons vers le canyon de Colca et plus précisément à Cabanaconde pour débuter notre volontariat.