Nous arrivons à Paracas en milieu d’après midi, le soleil est écrasant à la sortie du bus climatisée. Nous nous précipitons vers une auberge proprette, les chambres sont alignées dans de petites cabanes en bois légères, l’ensemble est bien blanc et éblouissant heureusement des toiles tendues permettent de faire de belles zones d’ombres. Nous sommes assommés par la chaleur et nous nous accordons un petit repos avant d’aller arpenter les rues de la petite ville.
Vers 17h il fait meilleur l’océan rafraîchit un peu la promenade et nous découvrons la petite ville balnéaire. C’est agréable parce qu’il n’y a pas trop de touristes, le nombre de restaurants et d’hôtels nous laissent imaginer que la haute saison est ici très animée. Malgré ça la ville est assez mignonne, il y a beaucoup de tonnelles sur lesquelles serpentent de magnifiques bougainvilliers. Les tons sont variés, orange, rose, rouge, pourpre et cela égayent joliment les rues. Nous dégustons notre premier Pisco Sour, le cocktail typique, tout en admirant le coucher de soleil sur l’océan.
Le 9 mars 2017
Nous nous levons tôt pour faire une balade en bateau jusqu’à une réserve naturelle, on peut y observer de nombreux oiseaux mais aussi des lions de mer. La chaleur est supportable mais le soleil est déjà fort, nous avançons tranquillement vers le ponton de départ. Tout à coup les touristes affluent et les petites embarcations se remplissent à toute vitesse. Nous partons avec un guide sympa qui connaît quelques mots de français, il ne manque pas une occasion de nous le faire remarquer.
Nous voyons une foule d’oiseaux et bientôt notre premier lion de mer qui suit un bateau de pêcheurs, il semble très intéressé. Arrivés au niveau des îles on distingue à peine les plages, elles sont entièrement recouvertes par les lions de mer, petits grands, certains jouent, dorment, d’autres semblent se battre, ils poussent de drôles de cris. Des oiseaux voltigent autour de ces attroupements, leur fientes (guano) colorent et parfument les environs. Le guano est par ailleurs très prisé, il est utilisé comme engrais dans l’agriculture. Les bateaux sont nombreux dans la zone et l’odeur d’essence est forte, on se demande si c’est bien raisonnable pour une réserve naturelle mais bon c’est un peu facile de porter ce jugement vu du bateau…
Le soir nous faisons notre cuisine, il fait bon nous profitons de la fraîcheur dans le petit salon de jardin devant notre chambre, nous dégustons notre seule et unique bouteille de vin du Languedoc.
Le 10 mars 2017
Nous nous aventurons dans la partie moins touristique de la ville, le contraste est flagrant. La plupart des maisons ne pas sont terminées, tout est désordonné et semble abandonné mais ce n’est qu’une impression car les habitants vont et viennent, bricolent dans les maigres zones d’ombres. Il y a beaucoup de petites boutiques qui ne sont pas signalées mais qui sont ouvertes. Nous marchons un petit moment sur la promenade du front de mer pour trouver un restaurant pas trop touristique, nous finissons par trouver notre bonheur et nous dégustons un ceviche et du poisson grillé c’est délicieux. Un monsieur fait de la musique avec une grande caisse, les rythmes sont rapides et le boui-boui familial prend tout de suite une autre allure.
Dans l’après-midi nous prenons le bus pour Arequipa. Nous sommes assis à l’étage au tout premier rang, face à la grande baie vitrée la vue est impressionnante. La route est très belle, souvent grignotée par le sable, on croirait voir une peinture. Nous traversons de grandes étendues parfois proches de la côte on aperçoit l’écume et les grosses vagues du Pacifique. La nuit tombe vite et la brume arrive, j’ai la chance de dormir mais Rémi reste éveillé et n’est pas rassuré, le chauffeur va vite et roule avec ses veilleuses…dans la brume !
Nous décidons d’aller nous installer au milieu du bus, nous somnolons malgré les virages et la route qui nous fait sautiller dans tous les sens. Le bus s’arrête enfin, il est 1h du matin, les gens commencent doucement à bouger dans le bus, nous ne savons pas trop où nous sommes quand tout à coup la musique du Titanic retentit dans les hauts parleurs. Un peu comme les roulements de tambour avant l’annonce du nom du gagnant, c’est la musique de la victoire, nous comprenons que sommes bel et bien arrivés à Arequipa. Un regard et le fou rire monte d’un coup, la fatigue aidant nous pleurons de rire. Les autres passagers sont un peu interloqués de nous voir dans cet état-là.