Il est 7h le mardi 7 Mars 2017 quand nous atterrissons à Lima.
Nous prenons quelques informations à l’aéroport, une adorable jeune femme nous confirme qu’il est possible de prendre les transports en commun pour quitter l’aéroport: el autobus azul. On vient d’arriver et on n’a qu’une envie se mettre dans l’ambiance alors pas question de grimper dans un taxi, on choisit le bus.
Les explications glanées au bureau d’information semblaient un peu complexes et en effet c’est un peu le parcours du combattant pour retrouver l’arrêt de bus dans la cohue, mais en suivant les indications à la lettre, nous y parvenons.
Un mini bus arrive à toute vitesse, une tête hurlante dépasse de la fenêtre, nous comprenons vite qu’il s’agit des différentes destinations desservies. Nous grimpons dans un bus déjà bien rempli, il n’y a que des locaux. Plusieurs nous sourient et tentent de nous laisser de la place mais nos sacs sont énormes donc nous optons pour l’avant du bus. Nous nous calons tant bien que mal dans un recoin sur nos sacs et nous voilà embarqués dans la folie de la capitale ! Nous sommes sur une voie « rapide » ou chaque 10 secondes nous sommes persuadés que nous allons percuter un autre véhicule. Les klaxons sont incessants et une fumée noire et épaisse s’échappe de-ci de-là. Les premières constructions que nous voyons sont très délabrées et toutes protégées par des barrières, d’énormes clous et des barbelés. Tout cela constitue un drôle de tableau mais pour l’instant rien ne peut faire tomber nos sourires ! Nous sommes là, de l’autre côté du monde !
Pour ceux qui ne nous connaissent pas, je m’appelle Marion, j’ai 30 ans et ce voyage en Amérique du Sud j’en rêve depuis mes 16 ans. Mon compagnon, Rémi a 29 ans. Il est en reconversion et profite de la fin de son master en informatique pour voyager. De mon coté je travaille dans une association jeunesse et j’ai la chance d’obtenir un congés de 3 mois.
Après environ deux heures de bus nous arrivons dans le quartier résidentiel où nous avons décidé de dormir: Miraflores. C’est le quartier chic où atterrissent la plupart des touristes. En effet sous un soleil brûlant nous découvrons un quartier très propret, de jolies maisons avec jardins, bref rien à voir avec ce que l’on a pu voir depuis notre arrivée.
Nous allons voir l’océan, de belles falaises dominent le pacifique, une promenade fleurie longe la côte, ce quartier semble vraiment agréable. Nous partons en direction de notre auberge, la casa del Mochilero. Elle porte bien son nom, c’est une grande maison où les sacs à dos (mochila) sont rois. Pilar, une jeune femme toute menue nous accueille dans le salon et nous demande si nous avons réservé… Non bien sur ! C’est pas drôle sinon ! Elle nous propose de laisser nos sacs et de revenir dans l’après midi, elle semble pouvoir nous arranger.
Il est l’heure de déjeuner nous décidons donc de partir léger vers un petit restaurant pour goûter le fameux “Ceviche” ! Le guide du routard nous conduit vers un restaurant qui ressemble à nos restaurants de bords de mer, une grande terrasse couverte, des peintures bleues et claires… A peine le temps de goûter aux énormes grains de maïs qui étaient sur la table à notre arrivée que deux énormes assiettes creuses nous sont servies avec le sourire ! C’est délicieux, un petit peu pimenté, je dois bien l’avouer mais vraiment goûteux. L’après midi nous déambulons un moment pour faire quelques courses pour la popote du soir et pour trouver un cadenas pour fermer la chambre l’auberge. La nuit tombe vite et nous rentrons pour nous installer.
Un peu sonnée par le vol de nuit, je n’ai pas senti que le soleil me brûlait et voilà que ma peau se met à changer progressivement de couleur pour atteindre le rose fluo…
Il est tôt mais nous avons décidé de nous coucher de bonne heure, alors je me mets en mouvement dans la petite cuisine collective pour couper les poivrons, l’oignon pour faire un riz aux légumes. J’ai peu à peu une drôle de sensation, la gorge serrée, la sensation de respirer quelque chose de toxique… Dans ma tête les idées tournent, je vérifie peut être dix fois qu’il n’y a pas de gaz qui s’échappe, je tourne en rond jusqu’à ce que je me lèche le doigt et là c’est le feu ! Ma langue brûle, je tousse, je comprends alors que je ne cuisine pas des poivrons mais des piments très forts. Le soir je mange du riz blanc alors que Rémi qui adore le piment mange mon plat avec difficulté.
Le lendemain nous avons plusieurs missions, trouver un bus pour partir sur la côte acheter des tee shirts très légers à manches longues pour se protéger du soleil et visiter un peu la ville. Nous ne sommes pas très à l’aise pour prendre le taxi car la gentille Pilar nous a fait tellement de recommandations concernant la sécurité à Lima qu’il n’est pas facile d’en choisir un parmi le flot incessant de propositions. Nous essayons de choisir les conducteurs âgés, avec qui, d’après elle, nous avons moins de chance de nous faire escroquer. Nous faisons une belle balade dans le quartier où nous dormons, nous marchons jusqu’à Barranco, un quartier au sud de la ville qui est souvent appelé le quartier bohème. En effet nous passons devant de belles villas style 1900, puis devant de petites maisons aux façades de toutes les couleurs mais aussi des galeries d’art. Il règne une drôle d’ambiance ici, de belles voitures côtoient de vieux combis, les vendeurs de rues et les gens chics se croisent dans un brouhaha incessant. Lima bouillonne.
Nous sommes épuisés par cette longue marche, nous prenons donc le métropolitain pour rentrer et c’est loin d’être aussi simple qu’à Paris ! Déjà le métropolitain n’est pas un métro mais un bus qui roule à toute vitesse sur des voies qui lui sont réservées, mais en plus il n’y a pas de plan, ni de tickets à acheter à l’unité. Heureusement des locaux nous aident volontiers.
Après un petit dîner à l’auberge avec des voyageurs de tous les coins du globe dont un canadien particulièrement drôle, nous faisons une petite nuit avant de prendre un taxi très tôt pour le terminal de bus. Pilar a gentiment demandé à son neveu de nous réserver un taxi, c’est donc en toute sécurité et avec un monsieur bien sympathique que nous partons attraper notre bus pour notre premier arrêt: la côte au sud de Lima.